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« On a souvent décrit l’art comme une forme d’évasion, une manière de se dérober à l’action. […] En fait, l’homme qui passe sa vie entière à faire tourner les rouages de l’industrie au point de n’avoir plus ni le temps ni l’énergie de s’occuper des autres besoins de son organisme fuit beaucoup plus la réalité que [l’artiste]. »« Je n’aime pas parler aux peintres. Ils vont à une exposition, se prononcent sur le dessin, la couleur, etc. Pas de réactions humaines pures. Je veux des réactions pures en termes de besoin humain. Le tableau satisfait-il un besoin humain ? »« Pour l’artiste, la marche de l’esprit d’un critique est l’un des mystères de l’existence. C’est la raison pour laquelle la complainte de l’artiste qui est mécompris, notamment par le critique, est devenue un bruyant lieu commun. »« Mes tableaux actuels sont concernés par l’échelle des sentiments humains, par la dimension du drame humain, autant que je suis en mesure de l’exprimer. »« Comme je suis engagé dans l’élément humain, je veux créer un état d’intimité-une transaction immédiate. Les grands formats vous prennent en eux. L’échelle est d’une extrême importance pour moi – l’échelle humaine. »« L’art est une forme non seulement d’action, mais d’action sociale. »« Mieux vaut être prodigue que pingre, je serais plus enclin à accorder des attributs anthropomorphes à une pierre qu’à déshumaniser la possibilité, aussi mince soit-elle, de conscience. »« Je n’accepterai plus jamais un boulot comme celui-là. En fait j’en suis venu à croire qu’aucune peinture ne devrait jamais être exposée dans un lieu public. J’ai accepté cette tâche comme un défi, avec des intentions rigoureusement malveillantes. J’espère peindre quelque chose qui détruira l’appétit de tous ces fils de putes qui viennent manger dans cette salle. Si le restaurant refusait de mettre au mur mes peintures, ce serait un ultime compliment. »~~~Mark Rothko

« [L’art] m’a beaucoup excité dans la mesure où je voyais une manière de survie mentale et de possibilité que la vie ait un sens. »« Et moi, cette société, très tôt, m’a emmerdé. »« […] et j’ai eu la possibilité de mettre un p’tit doigt dans un système ou une direction qui pouvait me sauver de cette société qu’en fait, j’ai toujours haï. »~~~Jaques Monory

« Le tableau est notre espace de liberté, c’est dans cet espace que nous allons à la découverte, à l’invention des images, images vierges et justifiées uniquement par elles-mêmes, dont la validité n’est déterminée que par la quantité de joie de vivre qu’elles contiennent. »« En dépit de toute irréalité, notre travail révèle la conscience la plus lucide de notre vie physique. »« Une certaine lâcheté mentale est un vice très répandu chez les artistes […] Ceux-ci, ayant en général une idée très vague de l’art, finissent par confondre l’art avec le vague lui-même. »~~~Piero Manzoni

« Tout est art, c’est une question que je ne discute plus aujourd’hui. […] Si l’on veut absolument qualifier d’un mot tout ce qui se fait, « art » est justement celui qui convient. »~~~Man Ray

« Aussi curieux que cela puisse paraître « ne pas savoir où vont les choses », l’impression de se perdre et d’avoir perdu, est source de foi et d’un immense optimisme, elle n’engendre ni certitude ni sécurité collective. Il faut avoir perdu dieu pour croire, et l’art pour peindre. »« Pour moi, l’enjeu n’est jamais l’art, mais uniquement la chose pour laquelle l’art peut être utile. »« Parler de peinture n’a aucun sens. En exprimant une chose par le langage on la transforme. On construit des propriétés qui peuvent être désignées. En revanche, on supprime celles qui ne peuvent être exprimées par la parole et qui sont les plus importantes. »« Polke pense qu’il doit y avoir quelque chose d’essentiel dans le fait de peindre puisque la plupart des fous peignent sans qu’on le leur demande. »« Dès que l’activité artistique est devenue un « isme », elle cesse d’en être une. Car seul ce qui lutte quotidiennement pour prendre forme et exister, est vivant. »« C’était surtout une méthode, une méthode principalement dirigée contre l’académie contre les modèles omniprésents et écrasants. »« L’amateur fait des happenings, tableaux, objets, …qui couvriraient tout véritable artiste de honte ; existe-t-il des objets construits par des artistes qui atteignent la grandeur, le niveau d’un jardin aménagé par un amateur ? »« Une toile de Caspar Friedrich n’est pas dépassée, seules les circonstances qui l’ont fait naître le sont. En fait, quand une chose est bonne, elle nous touche par-delà les idéologies puisqu’elle est art, un art que nous devons défendre à tout prix (percevoir, montrer, faire). Aujourd'hui encore, on peut peindre comme Caspar Friedrich. »« L’inculture, le direct, l’immédiateté, la spontanéité, l’authenticité : voilà la réduction de l’art, de l’art qui évite tous les artifices, qui ne prétend rien prouver, qui met en pièce tout le savoir-faire, la complexité des références gênantes. »« tout ce que l’on peut imaginer, toutes ces âneries, sottises, constructions faciles et spéculations, inventions stupéfiantes, criardes, ces confusions surprenantes – ce que nous sommes obligés de voir des millions de fois par jour, cette misère médiocre, ce bricolage arrogant – je l’éjecte de mon corps en le peignant, je l’éjecte de ma tête en commençant un tableau : ce sont mes tréfonds, et je leurs fait un sort dès les premières couches de peinture que je détruis une à une jusqu’ à ce que toute cette niaiserie facile soit anéantie. À la fin j’ai donc une œuvre de destruction. De toute évidence, comme je n’arrive pas à renoncer à ce détour, je ne peux pas commencer par l’état final. »« L’art est la pure concrétisation du sentiment religieux, de la foi, de la nostalgie de dieu. »« Tout à coup, la mort de Joseph Beuys fait renaître ce qu’il avait d’unique, les questions d’antan, enfantines, se posent de nouveau. »« […] Je voue une haute estime à Joseph Beuys et à tout ce qui peut être associé à son nom : l’humanité, l’art, l’intelligence, le courage et l’amour. »~~~Gerhard Richter

« Le refoulement de la méchanceté engendre l’hypocrisie, or celle-ci n’est pas seulement « une courbette à la vertu » mais plutôt la manière la plus sophistiquée de concrétiser le mal. »« Il est aisé de comprendre que chacun veuille devenir artiste et refuser un métier banal. Mais au moment opportun, la société corrigera l’image de l’artiste quand elle remarquera comme il est facile de l’être et de plaquer, sur, ou à cote d’une toile, n’importe quel truc inintelligible au plus grand nombre donc inattaquable, comme il est facile de faire l’important et de se mettre en scène pour tromper les autres et soi-même. Alors, dès cet instant, le titre d’artiste donnera envie de vomir. »« L’art est pitoyable, cynique, stupide, impuissant, déconcertant, le miroir de notre misère intellectuelle, de notre abandon et de notre désarroi. Nous avons perdu nos grandes idées, les utopies, la foi, tout ce qui donnait du sens. Incapables de croire, sans aucun espoir nous errons dans un dépotoir empoisonné. Le danger est grand ; chacune de ces scories impalpables, chaque déchet, un fatras, nous menace, nous blesse et nous estropie continuellement, et finalement, nous tuera inévitablement tôt ou tard. Pire que la démence. »« L’hypocrisie, l’arme meurtrière qui nous convient le mieux et qui nous permet de [tout] juger avec arrogance. »« Et bien, nous vivons tous encore dans une culture qui dit : il y a ceux qui sont artistes et ceux qui ne le sont pas. C’est vraiment inhumain c’est de la que vient le concept d’aliénation entre les hommes. »« Chaque homme est un artiste, qui définit les choses par lui-même. »« Celui qui ne comprend rien aux sardines ne comprend rien à l’art. »« L’homme n’est justement pas mauvais a priori. »« On dit : haha, seuls ceux qui sont de bonne volonté, et les autres ? Non, c’est là que réside le malentendu. […]Tout le monde a de la bonne volonté. »« Nous avons déjà constaté que rien n’est plus important que l’erreur et qu’il n’y a rien de pire que de vouloir sans cesse éviter de faire des erreurs. »« Mais il faut je crois, que l’idée soit bien comprise que l’art en soi doit en passer nécessairement par le sensible. »« Le monde n’est pas productif avec le principe de croissance économique ou avec tous ces concepts de capital et tout ce qui en dépend. »« Non, le concept d’art doit remplacer le concept dégénéré de capital. L’art est le capital vraiment concret et il faut en prendre conscience. »« L’art est le capital. »« L‘ individu qui s’est trouvé lui-même au terme d’une traversé du matérialisme peut et doit se libérer lui-même du processus de mort dans lequel il est tombé. »« J’ai déjà dit : le monde entier, tout ça ici, on peut à nouveau le balancer. Et à partir de là, il est justifié de dire : tout ce qui en fin de compte ne nous satisfait plus, nous pouvons le balancer.
Oui je plaisante, mais c’est vrai quand même. »« La révolution, c’est nous. »« Chaque homme est un artiste. »~~~Joseph Beuys